César Akli Kaci · Résidence de création
5 – 20 octobre 2022
Site web
César Kaci a fait des études de cinéma, en master «Théorie du Cinéma» puis «Art et Média» à Paris 1 et les Beaux-Arts de Paris. Il a cofondé Mensonge, un duo curatorial, en 2016 avec Aliha Thalien, puis des études curatoriaux à Kuva (Helsinki) en 2019 et il a été curateur en résidence aux Beaux-Arts de Paris en 2020.
En 2021, il a participé à la résidence de La Supérette, Maison des Arts de Malakoff, avec Alice Narcy, afin de questionner leur double statut d’artiste-commissaire. En 2022 il a cofondé Scandale, un collectif qui a pour ambition de fédérer une communauté d’artistes.
César Kaci a été lauréat du Prix des Amis des Beaux-Arts en 2018, du Prix Gide en 2021. Il a exposé au Centre Tignous (2016), à la galerie Jeune Création (2021), au Gallo (2022) et à la galerie Natalie Seroussi (2022).
Démarche artistique
“J’ai un profil transversal et ma pratique, qui mélange plusieurs métiers, vise à décloisonner les récits, les rôles et les hiérarchies. Je m’intéresse aux récits de la modernité, à la culture de masse et à sa rencontre avec les cultures vernaculaires, en faisant des sculptures et installations, des vidéos, des expositions, des scénographies, des programmations d’événements (concerts, conférences, performances, projections, ateliers).
Ma famille franco-algérienne m’a transmis le goût décomplexé de l’Amérique, de la culture populaire, des médias de masse, de la culture de consommation. Cette fascination pour la culture dominante s’est transformée en nécessité de se la réapproprier, de la déconstruire, en créant des récits hybrides, pirates, alternatifs. Les mythes et fictions sont comme une présence latente, un fantôme qui nous hante. Ce fantôme peut prendre la forme d’un outil de domination, où les mythes de la modernité capitaliste conforment les rêves et les désirs des individus et des communautés. Mais il peut aussi être un lieu d’émancipation, un échappatoire qui façonne d’autres possibles, permet l’existence d’autres identités. Je suis à la recherche de cette tension entre impossibilité et nécessité de la fiction”.
Projet de résidence
Le projet “Résidences pirates” questionne l’idée de carrière artistique et de l’identité de l’artiste au sein d’une société capitaliste au bord de l’effondrement. Comment naviguer dans le monde de l’art et dans la société en général ? L’artiste porte un regard « à distance » sur la société, tout en étant au centre de la condition du travailleur urbain contemporain : multi-tâche, multi-skill, indépendant, “freelancer”.
César Kaci, artiste et commissaire, revendique cette transversalité, celle qui définit le statut de travailleur·euse de l’art à la condition de couteau suisse. En assumant plusieurs casquettes, en s’emparant du paratexte de l’exposition, de la programmation, de la communication, et même de la boutique souvenir pour en faire un outil narratif et un moyen d’expression, il revendique que l’on peut décloisonner les statuts et réinventer le rôle de l’art, de la culture, et celui de l’artiste. Selon César Kaci, la figure de l’artiste solitaire, du génie seul sur son piédestal dont le nom traverse les âges, elle doit laisser place à un rôle collectif, celui d’un faiseur de lien, de catalyseur de vie, de récit, de manières d’être au monde.
Pendant la résidence César Kaci travaillera sur son archive de ses différentes expériences professionnelles, durant lesquelles il a produit des images, des pensées, et acquis des compétences. Chaque métier lui a permis d’incarner une nouvelle identité. Cette fictionnalisation d’un CV d’artiste décrit un flottement, un désarroi, un manque de perspective et une impertinence face à un monde qui change, qui s’effondre sûrement.
“J’ai été gardien de zoo, gardien des catacombes, journaliste, scripte, opérateur prompteur, testeur de jeux-vidéo, monteur de vitrines de luxe, vendeur de drones et j’en passe. Je change de job comme de chemise, et j’ai décidé de me réapproprier ces moments de labeur pour en faire des expériences narratives, des moments de création : j’ai souvent profité de ces «métiers», parfois dans des lieux de pouvoir mythologiques, pour réaliser des séries de photos, écrire des textes, lire des livres, apprendre des techniques etc. Je compile ces créations et les trie par métier pour faire une archive de ces «résidences pirates».”
Programme de la résidence
5-20 octobre 2022
Les ateliers blancarde
13 octobre · 17h-18h30 · Conversation avec l’artiste
César Akli Kaci présentera à cette occasion l’ensemble de son travail et de son projet de création. Entrée gratuite.
20 octobre · 16h-20h · Restitution de résidence
Présentation du travail de création réalisé durant la résidence.
La création
La création est une période dédiée à ce que nous appelons la recherche appliquée, elle suit l’étape de recherche fondamentale, de documentation et précède la phase de production. Pendant ce temps de création l’artiste multiplie et diversifie les potentielles formes que peut prendre le projet sans pour autant déterminer avec précision ce que sera l’œuvre définitive. C’est un moment pour questionner les formes, l’intention, les enjeux, les modalités de présentation, entre autres, à mi-chemin entre la recherche fondamentale et la production.
Les artistes sont accompagnés par l´équipe curatorial de dos mares